L'experience de Milgram


L’'expérience de Milgram est une série d’'expériences, menées entre 1961 et 1963 par le psychologue américain, Stanley Milgram. 
Le but était d’'observer si un sujet est capable d'’obéir à des ordres contraires à sa morale.

L’'expérience type  
Des individus, qui pensent participer à une recherche scientifique sur l’'apprentissage et la mémoire, posent des questions de mémorisation à un apprenant.
Si ce dernier échoue à répondre, l’'individu est chargé de lui envoyer des décharges électriques, de plus en plus fortes à chaque erreur. 
Lorsque l’individu hésite à adresser les décharges, l’'expérimentateur présent dans le laboratoire intervient avec des injonctions de type : « L’'expérience requiert que vous continuiez ». En face, l’'apprenant hurle de douleur et supplie d’'arrêter l’'expérience.
L'’individu est confronté à un dilemme moral : épargner l’apprenant et désobéir, ou risquer de le tuer et obéir ? 

Les résultats sont aussi effrayants qu'’inattendus : près de 65 % des individus envoient des décharges potentiellement mortelles à l’'apprenant. Celui-ci est heureusement un complice de l’'expérience et simule sa souffrance, et les décharges sont fausses. 

Idée philosophique
L'’idée philosophique qui traverse cette expérience se retrouve chez Hannah Arendt. Quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la philosophe soutient la thèse selon laquelle les auteurs des crimes nazis n’étaient pas plus fous, sanguinaires ou cruels que n'’importe quel autre individu. Ils auraient juste obéi aux ordres. 
Pour Stanley Milgram, le contexte détermine l’'action de l’individu. Le génie de Milgram est de l’'avoir démontré de manière empirique.

La puissance du contextes
L’'effet de surprise explique en grande partie les raisons du succès du paradigme de Milgram, qui mérite quelques explications.

La clé du comportement d'’obéissance se trouve dans le contexte, qui place l’'individu dans une situation d’'état « agentique ». Le bourreau ne se perçoit plus comme quelqu'’un qui agit de façon autonome, mais comme simple exécutant de l'autorité. Une autorité qu’'il convient de considérer comme légitime, comme c’'est le cas ici pour le scientifique. Il en résulte une déresponsabilisation de ses actes. 
Les variantes de l’'expérience permettent d’'appuyer l’'argument de l’'importance du contexte. Si celui-ci change (individu ordinaire qui donne les ordres par exemple), de la désobéissance apparaît. 

Le paradigme de Milgram est même généralisable à d’'autres contextes. 
En 1986, Wim Meeus et Quinten Raaijmakers , de l’'Université d'’Utrecht aux Pays-Bas, ont ainsi montré que des recruteurs sont capables d’'anéantir psychologiquement un demandeur d’'emploi lors d’un entretien d’'embauche si l'’ordre leur est donné. Les sévices ne sont plus des chocs électriques dans ce cas, mais des phrases assassines de type : « Ce n'’est pas étonnant que vous soyez au chômage », ou «Vous ne trouverez jamais de travail», etc.

Pour en savoir plus : 


November 4th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Expériences

Consulter un psy


Parler ouvertement du fait de consulter un psy ne se fait pas aussi facilement que pour les autres spécialistes que l’'on peut être amené à rencontrer.

Le malaise est bien souvent en rapport avec les idées préconçues que l’'on a pu entendre concernant les psys, mais aussi avec le « type » de patients qui les consultent, ce qui est dû à un manque d’'informations et de connaissances concernant cette pratique.


Voici quelques idées reçues qu'’il serait bon de revoir

- Si on va chez le psy, ce n'’est pas parce qu’'on est fou ! Cette idée qui revient assez souvent, donnant une mauvaise image de la psychothérapie, et qui est fausse !

- Ce n'est pas non plus forcément parce qu’'on est en dépression ou parce qu'’on a du mal à faire face à un traumatisme vécu. Il n’'existe aucune liste recensant les raisons de consulter un psy, c'’est selon les besoins ou envies de chacun. 

- Cela ne signifie pas que l’'on soit faible ! Au contraire, il faut même un certain courage pour affronter chaque recoin de sa personne

- On ne va pas en séance de psychothérapie parce que l'’on n’'a pas de vie sociale ou personne à qui parler. Le rôle du psy n'’est pas celui d'’un ami. 

- Les psys ne sont pas là pour dire ce qu'’il faut penser ou faire ! 
Son rôle est d’'apporter un soutien pour affronter les situations complexes en aidant parfois à trouver la force de faire face de la meilleure façon possible.

- La psychothérapie n'’est pas synonyme de prise de médicaments.  La prise de médicaments n’'est pas systématique et à prendre à la légère. La psychothérapie permet de tirer le meilleur de soi pour être capable d’affronter ses difficultés et de résoudre ses problèmes grâce à ses ressources propres.

Pour en savoir plus :
Voir un psy

 

November 4th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Psychologie

Les animaux peuvent-ils nous soigner


Selon un article paru dans le magazine Sciences Humaines n°273 et écrit par Diane Galbaud, des expérimentations se déroulant à partir des années 1960 et liées au hasard vont faire naître le soin par contact animalier.

Depuis ces premières expérimentations des thérapeutes ont maintenant recours à des animaux. Par exemple, nous retrouvons des chiens visiteurs dans les hôpitaux ou institutions médico-sociales, des chiens et chats résidant dans les maisons de retraite, des fermes rééducatives ou thérapeutiques, des centres d’équithérapie…. 
Cette approche est distincte de l’assistance animalière (comme c’est le cas pour les chiens guide d’aveugle) dans le sens où elle est motivée par une intention explicitement soignante.

Selon ses partisans, cette approche développerait la motivation, le contact, la concentration et faciliterait l’apprentissage du respect et de l’autonomie, à travers notamment une communication sensoriel et tactile. Elle pourrait favoriser le bien être et les interactions sociales de patients souffrant de dépression ou de la maladie d’Alzheimer, atténuer les troubles affectifs propres aux schizophrènes ou les stresse des enfants autistes, ou encore l’anxiété de personnes hospitalisées.
Son utilisation se veut complémentaire des autres thérapies et traitements.

Après une quarantaine d’années de recherches en quête d’objectivité scientifique, une question va se poser : peut-on vraiment appréhender les effets bénéfiques de la relation à l’animal à travers des outils scientifiques ? 
Selon l’anthropologue Véronique Servais « Il est illusoire de vouloir rechercher dans l’animal lui-même quelque caractéristique qui expliquerait son influence thérapeutique (…). Ce qui est thérapeutique est bien davantage le contexte, un « ici et maintenant ethnographiquement vérifié », ainsi que la possibilité qui est laissée au patient (et au thérapeute) de construire, autour de l’animal, de nouvelles réalités. » La clé de l’énigme se trouverait donc du côté de la perception de l’animal et de la relation qu’il suscite, de la part des patients mais aussi des soignants.

Allan Beck, éthologue et Aaron. Katcher, psychiatre émettent l’hypothèse de la « biophilie » comme piste de recherche : les humains seraient spontanément attirés par la nature et les animaux et, de ce fait, le contact avec eux pourrait devenir thérapeutique. 
Du côté de la psychothérapie, l’animal est parfois perçu comme un objet transitionnel et/ou de transfert : c’est ce qu’ils représenteraient pour les patients qui susciteraient des progrès. Ils incarneraient également un catalyseur de communication, en conduisant les plus réservés à s’exprimer. Cet « outil thérapeutique », qui ne juge pas et n’attend rien, favorise le contact social.
L’attachement qui peut relier les êtres par-delà la frontière des espères est l’interprétation du vétérinaire Claude Béata. Ce serait donc le lien affectif créé avec les animaux qui favoriserait le bien-être.

October 27th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Psychologie

Le transgénérationnel


Selon Marie-Laure Hayes, la psychogénéalogie et l’'analyse transgénérationnelle offrent un cadre de travail permettant d’'envisager un individu comme faisant partie d'’un groupe, d’'un système et dont l’'histoire, dès sa conception, est déjà teintée du vécu des générations précédentes.

Ce travail met en évidence ce qui s’'est transmis consciemment ou inconsciemment, et qui s’'exprime dans des situations répétitives, inscrites dans une continuité et parfois des événements traumatiques.

La psychogénéalogie et l'’analyse transgénérationnelle poursuivent plusieurs objectifs :
- d’'explorer l'’histoire familiale, les interactions à l’œ'oeuvre entre les membres de la famille, les lois qui régissent ce système et la place que le sujet occupe en son sein.
- étudier les transmissions et leurs mécanismes.

L’'une des possibilités pour atteindre ces objectifs est l’'approche par les contrats familiaux. 
Au travers de ce qu'’elle vit ou ne vit pas, de ce qu'’elle croit ou ne croit pas, de ce qu'’elle dit ou ne dit pas, des gestes qu’'elle fait ou ne fait pas, la famille va transmettre imperceptiblement à l’'enfant un faisceau de contrats auxquels, pour nombre d’'entre eux, il restera fidèle à l’'âge adulte. 
Au travers des contrats, l’'enfant, consciemment ou non, cherchera, adulte, à « faire comme », ou « surtout pas comme ». C’est-à-dire qu'’il va adhérer à certains contrats et en rejeter d'’autres.

La construction d’'un individu s'’inscrit dans un espace qui est antérieur à son existence, le situe dans la profondeur généalogique et dans le contexte historique de l’'histoire familiale, eux-mêmes conditionnés par le contexte socio culturel.
Le travail sur les contrats familiaux rend compte d’'une mémoire, parfois perdue, voire irrécupérable. Il permet de faire resurgir des sons, des odeurs, des voix, tout ce qui peut constituer la résonnance du passé. 

Pour en savoir plus : 
Le transgénérationnel


October 27th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Famille

L'importance de la fratrie


L'’influence de nos frères et sœoeurs est bien plus grande que nous l'’imaginons. 

La psychanalyse nous a appris à considérer les trajectoires individuelles selon un axe vertical : ce qui nous a été transmis – ou ce qui a manqué – de nos père et mère et des générations précédentes. Mais nous sommes aussi définis par un axe horizontal.

L'’accent mis par Freud sur la problématique œoedipienne a longtemps conduit à ne regarder les relations fraternelles que sous l’'angle de la rivalité. 
Selon Marie-Laure Colonna, psychanalyste jungienne, la fratrie se vit aussi comme « une identité collective, un “nous” partageant le même inconscient ». 

Selon, Françoise Peille, psychologue clinicienne et auteure de Frères et Soeurs, chacun cherche sa place (Hachette Pratique, 2011), il y a, dans les fratries biologiques, l’'expérience fondamentale d'’être issus d'’un même ventre, lieu archaïque de constitution du lien fraternel. Frères et sœoeurs se représentent, dans le fantasme, comme autant de morceaux d'’un même corps (…) »

Cependant, si la fratrie imprègne les couches profondes de notre identité, constituant le socle de notre narcissisme, les relations entre frères et sœoeurs ne se vivent pas dans la belle harmonie qu'’évoque le terme de fraternité.

« La rivalité fraternelle se joue autour de l’'amour parental (...…) remarque Marie-Laure Colonna. Cette expérience ne peut être évitée car la jalousie est le processus par lequel l’enfant apprend, en se comparant, à se différencier de ses frères et sœoeurs pour devenir lui-même »,.
Lacan appelait « hainamoration » cette haine inhérente à l’'amour, consécutive à la nécessité de renoncer à la fusion.

De plus, la fratrie a une influence sur nos rapports sociaux. Selon Marie-Laure Colonna. « Nous vivons, dans nos rapports sociaux, des projections inconscientes de ce que nous avons connu dans nos fratries ».

Chaque fratrie est une histoire différente, marquée par des épreuves singulières. Nous y faisons l’apprentissage de la vie, avec ses chagrins et ses joies, ses coups du sort et ses cadeaux du ciel, au long d’'un chemin où chacun apprend à trouver sa place et à s’'ouvrir à l'’autre. 

Pour en savoir plus : 
La fratrie

October 27th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Famille

Travail s'imposer quand on est une femme


De nombreuses femmes ont des difficultés à s’'imposer au travail.
Nous allons analyser les freins plus ou moins conscients qui les bloquent en bas de la hiérarchie.

Le constat est rude : les femmes ont encore du mal à s'’extirper de cette savante mécanique que le sociologue Pierre Bourdieu appelait la "soumission enchantée" (in “La Domination masculine”, Le Seuil, 1998).
En effet, elles intériorisent toujours les rôles sociaux traditionnels fondés sur l’'image de la conjointe dévouée du chef de famille. 

Submergées par des pressions sociales et des injonctions de tous ordres, elles sont déboussolées. 
En effet, « La carrière de cadre en France est fondée sur une disponibilité totale à l’égard de l’entreprise (...…) », remarque la sociologue Sophie Pochic. 
Et comme le mythe de "bonne mère" repose aussi sur la disponibilité, les femmes pensent être acculées au choix. 
Selon Hélène Vecchiali, psychothérapeute devenue coach, c'’est important que les femmes puissent faire la part entre leur vrai désir, leur désir de réparer le mal qui a été fait à leur mère ou à leur grand-mère et leur désir de réussite professionnelle. Mais également qu’'elles réfléchissent à leur vie de couple, à leurs enfants pour faire les bons choix. Il faut les aider à sortir de la lutte qui se joue entre inconscient collectif et inconscient personnel.
Ces "bons choix" aboutissant souvent à renoncer partiellement à la réussite professionnelle. Il n’est pas simple de choisir.

Il y a chez les femmes une "crainte de réussir" entretenue par les médias, et notamment par la presse féminine avec ses sujets sur le thème du « Je fais peur aux mecs ». 
Il y a beaucoup de signaux forts disant que les femmes seraient mieux ailleurs qu'’au pouvoir. Signaux qu’'intériorisent toutes les femmes sans en avoir conscience. 

Il faut aujourd’'hui qu’elles apprennent à occuper pleinement leur place au travail.

Pour en savoir plus :
Travail : ces femmes qui n'osent pas réussir


October 27th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Pourquoi travaille-t-on - 3ème partie


Travailler pour le plaisir 
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n'’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. ». Cette citation de Confucius (extraite du Livre des sentences) est extrêmement moderne. Elle bat en brèche quelques idées reçues sur le travail d’'antan : l’'idée que le choix du métier est une invention moderne et qu'’autrefois on était toujours assigné à une tâche en fonction de sa naissance et l’'idée qui voit le travail antique comme une damnation pour tous ceux qui ne sont pas des oisifs.
Cette citation contient l’'idée d'’une double face du travail : il peut être plaisant ou vécu comme un enfer selon qu'’il correspond ou non à nos aspirations profondes. 

Travailler, ce n’est pas seulement chercher à gagner sa vie, détenir un statut, rencontrer des gens, c’'est aussi effectuer certaines activités pouvant être attrayantes en soi.
Le plaisir que procure une activité en soi relève de ce que les psychologues appellent une motivation intrinsèque (et qui se distingue de la motivation extrinsèque liée aux récompenses indirectes : salaires, statut, reconnaissance, etc.). L’'intérêt intrinsèque que procure tel ou tel emploi se laisse difficilement appréhender dans les catégories générales de la « valeur » du travail. Ce sont des formes d'’attrait difficiles à décrire. 
Il n’'y a pas que les métiers créatifs (architecte ou publicitaire), intellectuels (journaliste ou chercheur), prestigieux (avocat ou chirurgien), nobles (tailleur de pierre) qui suscitent des passions. Une foule d'’activités sont attractives en soi parce qu’'elles comportent des épreuves, des défis, des problèmes à résoudre, des moments d'’attention où l’'on oublie tout le reste. 

Michel Jouanneaux, qui appelle à une anthropologie de l’'activité, souligne qu’'il y a dans nombre de métiers une dimension ludique. C’est aussi un engagement, une mobilisation intellectuelle et affective, qui appelle un cadre conceptuel élargi par rapport aux catégories habituelles de la sociologie du travail.
Cependant, certains métiers sont plus attractifs que d'’autres : on imagine bien que restaurer des tableaux anciens est plus gratifiant qu'’être rivé à un poste téléphonique dans un call center.
De plus, les plaisirs et les peines au travail ont changé de nature en un demi-siècle. En effet, la sociologie du travail du xxème siècle avait dénoncé les aspects mutilants, déshumanisants et abrutissants du travail à la chaîne (taylorisme et fordisme). Aujourd’hui, ce sont la pénibilité psychologique, le stress, le burn-out qui sont dénoncés comme les nouvelles formes de pénibilité du travail. 


Trois raisons de travailler
Ces trois raisons de travailler (pour gagner notre vie, pour exister socialement et pour le plaisir) ont chacune son inverse.  
Nous cherchons aussi à nous détourner du travail parce que nous ne gagnons pas assez, que nous ne sommes pas suffisamment reconnu, que nous n’aimons pas les gens avec qui nous travaillons, que nous nous lassons de certaines tâches, etc. 
L'engagement dans le travail va ainsi susciter une multitude de variations individuelles. 


(Cf. : Pourquoi travaille-t-on ? dans Sciences Humaines n°242, novembre 2012)

September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Pourquoi travaille-t-on - 2ème partie


Travailler pour exister socialement 
Quand nous partons au travail le matin, nous ne nous contentons pas d’aller chercher un salaire. Nous endossons un costume social. Nous partons également à la rencontre de gens.
Le travail est aussi un statut social et des rencontres multiples.

Cette perception du statut social commence tôt dans l’enfance.
Déjà nous avons une perception de la noblesse de certains métiers. Chaque profession trouve sa place le long d’une échelle de prestige, le prestige qui ne se mesure pas à une échelle unique. 
Chaque groupe professionnel se forge aussi une image de soi plus ou moins valorisante. 
Alain Touraine avait déjà repéré la « conscience fière » chez les ouvriers d’usine. Ces notions de « fierté », de « dignité » et même de « sens de l’honneur » refont aujourd’hui surface, probablement parce qu’elles touchent à quelque chose de très profond chez les humains. « Sans cette reconnaissance qui fournit les bases de la dignité et de l’estime de soi, nous ne saurions vivre », écrit Alain Caillé. 
Tenir son rang dans la société est donc une motivation centrale pour les animaux sociaux que nous sommes. 

Les aspirations sociales s’expriment également sous une autre forme : sur le lieu de travail se nouent des relations. La sociabilité au travail répond à ce que les psychologues sociaux nomment un « besoin d’appartenance », qui fait que pour certains le travail représente comme une « seconde famille ». 
Ce besoin d’appartenance est cependant à double tranchant. Le lieu de travail est le lieu des sympathies et des antipathies où l’amitié et la haine se côtoient. 

Le travail brise l’isolement. Travailler c’est rencontrer des gens. L’importance fondamentale de cette existence sociale se mesure le plus clairement quand on la perd. Les études de sociologie clinique montrent combien les chômeurs souffrent d’une « perte d’identité », pas simplement de revenus. De même, certains retraités se lancent dans des activités bénévoles alors qu’ils pourraient jouir d’un paisible repos à l’écart du monde ; à la volonté d’être utile et au désir d’aider l’autre s’ajoute un bénéfice personnel : continuer à « être quelqu’un ». C’est ce que procure aussi un travail.

(Cf. : Pourquoi travaille-t-on ? dans Sciences humaines n° 242, novembre 2012)

September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail