Pourquoi travaille-t-on - 1ère partie


Selon l'article intitulé "Pourquoi travaille-t-on" paru en novembre 2012 dans le mensuel Sciences Humaines n°242 nous travaillons pour trois raisons fondamentales?: 
- gagner notre vie
- exister socialement 
- faire des choses qui nous intéressent. 

Mais chacune de ces motivations a son revers, nous poussant tantôt à nous engager, tantôt à fuir.

Travailler pour gagner notre vie 
Nous travaillons d’abord pour gagner notre vie. Travailler apparaît comme une nécessité vitale. Aujourd’hui comme hier, il faudrait donc travailler pour subvenir à nos besoin. 

Deux conceptions du travail s’affrontent.

Nous avons, d’'un côté, la thèse défendue par Georg Hegel puis par Karl Marx qui pense que l’être humain est par nature un être de travail. L’'espèce humaine se serait affranchie du monde naturel par la technique, l'’outil et le travail par lesquels l’'être humain transforme la nature et se transforme lui-même. Le travail serait donc ce qui permet à l'’humain de s'’accomplir à condition toutefois de supprimer la division du travail qui mutile les individus et l’'exploitation qui l'asservit.

D’un autre côté, pour la philosophe Hannah Arendt, le vrai épanouissement humain ne peut se trouver qu’'hors du travail, dans la réalisation d'’une « œoeuvre » dont l’'art est le modèle, dans l’'action politique ou dans la vie de l’'esprit.

Le travail peut donc être vu comme un accomplissement possible de soi ou comme un fardeau dont il faudrait se libérer pour vivre pleinement sa vie d’'humain. 
Soit, une vraie vie est possible hors du travail : c'’est là que de plus en plus de nos contemporains recherchent leur accomplissement. 
Soit, le travail reste central dans l’'existence humaine et c'’est en cherchant à le maîtriser (et non à s’'en échapper) que les individus peuvent se réaliser.

Ce débat est théorique, mais a une traduction concrète pour des millions de gens car il renvoie à de vrais dilemmes existentiels. 

(Cf. : "Pourquoi travaille t-on ? " dans Sciences humaines n° 242, novembre 2012)



September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Le deuil - la remontee


Nous avons vu précédemment la décompensation, nous allons maintenant voir la remontée.

II. La remontée

L’'acceptation 
Dans cette démarche d’acceptation, c’'est la personne qui vit le deuil qui passe au premier plan et non plus l’'objet du deuil. L’'acceptation c'’est « comprendre et admettre ce qui a été » et renoncer à l’'illusion de la toute-puissance et surtout ne plus se laisser envahir par la culpabilité. 
Nous préférons le terme de renoncement (à l’'objet et à la culpabilité) à celui de pardon.

La résilience 
Les traumatismes vont prendre sens et être assimilés comme une expérience. La cause du deuil devient un souvenir. Le passé est devenu un héritage d'’existence, le présent se vit en fonction de projets, d'’un regard sur l’'existence et de nouvelles perspectives. La cause de la souffrance est devenue une ressource intérieure permettant de devenir plus grands et de créer des expériences sublimes, là où il n’'y avait que des expériences traumatisantes, et ainsi transcender l’'inacceptable. Il s'’est opéré une « transmutation ». C’'est l’'étape nommée résilience, un concept introduit par Boris Cyrulnik.
 
Mettre en acte sans passer à l’'acte 
Il faut sortir du chemin de la vengeance et de la haine. 
L'’élément le plus important est de faire cesser la souffrance pour ne pas dépenser d’'énergie ou se perdre dans la dépression.
Reconnaître qu'’on a été blessé intérieurement c’'est abandonner la croyance selon laquelle on pense que « l’'autre est responsable et c'’est moi qui me sens coupable ». 
Il faut donc accepter sa propre souffrance.

Parler avec une personne neutre !
Tant que la blessure n’'a pas été exprimée, le danger, c'’est qu’'elle s’'en aille d’'une manière inconsciente dans la vie (l’Éros est débordé par le Thanatos), les comportements et le corps (symptômes et maladies). 
Les personnes qui consultent un thérapeute ont de l’'anxiété, sont mal dans leur peau, déprimées et c’'est grâce au travail thérapeutique verbal et émotionnel qu'’il est possible de les libérer et d’'extérioriser leurs émotions.

Pour en savoir plus : 



September 9th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Psychologie en ligne

Le deuil - la decompensation


Selon, Angélique Veillard et Erick Dietrich, le deuil est en lien avec la douleur que provoque la rupture d'’un attachement et/ou la perte de l’'objet (présent ou non, mort ou vivant) qui, lors d'’un événement, est souvent non désirée et non attendue. Cet événement a pu être attendu, voire provoqué.

 

Ce deuil peut aussi être lié aux renoncements de nos comportements, de nos fantasmes, de nos croyances ou des « monstres de notre passé ».

Le deuil est le mécanisme permettant à un individu de s'’adapter à l’'événement et d’'accepter la transformation provoquée par la perte de l’objet.


Nous allons décrire au cours de cet article la décompensation.

I La décompensation


La phase de choc et de la sidération

Cette courte phase survient lorsque l'on apprend la perte.
La décompensation va alors se mettre en place.


La phase a-émotionnel et déni
C'est une période plus ou moins intenses où les émotions sont schizées.

La prise de conscience de la réalité de la perte permet de sortir de cette phase car si la personne reste dans le déni, le processus de deuil ne peut pas se faire.



Les phases émotionnelles 

Trois émotions vont apparaître de façon différente en fonction de l’'histoire de la personne, de l’événement et de son environnement.

- La Colère

- La Peur ou une angoisse indéfinie

- La Tristesse

 

La phase dépressive avec une grande souffrance morale et une importante dysphorie (ou tristesse pathologique).

C’est un vécu douloureux dans le regard que le sujet porte sur lui-même. Les sentiments de culpabilité, de dévalorisation sont très présents ainsi que des manifestations psychosomatiques voire de maladies psychosomatiques souvent liées à des stases émotionnelles et comportements suicidaires, etc.


La phase de marchandage 

Phase faite de négociations, chantages.


La résignation

La résistance de l’'organisme peut conduire la personne vers l’'abandon de cette lutte au cours de laquelle elle peut avoir le sentiment d'’avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue.
La résignation, pour que la remontée puisse se faire doit passer par l’'acceptation de la prise de conscience de la « Perte » ! Quoi qu'’il se soit passé, il y a eu « des pertes et des dommages collatéraux
».

 

Pour en savoir plus : 

Le deuil


September 9th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Psychologie en ligne

Tomber amoureux


Aucun amoureux n’'échappe à la révolution hormonale qui transforme son organisme en un véritable petit labo de chimiste confirmé.

On sait, grâce à la psychanalyse, que l’'alchimie amoureuse ne doit rien au hasard, mais qu'’elle naît de la rencontre de deux inconscients qui se choisissent.
« Dans l’'état amoureux, nous vivons une forme de régression qui réactive le premier lien affectif fusionnel – avec la mère – ou, au contraire, le répare s'’il a été défaillant », explique Marie-Laure Colonna, psychanalyste et philosophe.

Nous ne voyons ou n'’entendons que ce qui répond à nos attentes conscientes ou inconscientes.
« On ne voit de l’autre que ce que l’on projette sur lui, c’'est la base même de la passion, de l'’état amoureux, avance le psychiatre et psychothérapeute François-Xavier Poudat. Nous minimisons ses défauts, nous modifions notre propre comportement, nous n’hésitons pas à tricher sur nos goûts pour intéresser l’autre davantage. C’'est le temps du mensonge et personne n’'y échappe. »

Il y a aussi dans l’'état amoureux une force obscure qui pousse au dévoilement total, à la mise à nu. L'’autre ne doit rien ignorer de moi et je dois tout savoir de lui. C’'est le fantasme de la fusion : en amour, un plus un égale un ! En l’'autre, je retrouve ma partie manquante.

La passion et l'’état de transe qu’'elle génère sont éphémères. Quels sont les ingrédients indispensables pour qu’'un couple dure ?

Pour en savoir plus :
Tomber amoureux

July 16th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Couple

Crise économique et Souffrance au travail


Dans quelle mesure la crise économique actuelle amplifie-t-elle la souffrance au travail ?
Les restructurations sont fréquentes en période de crise. Avec quel impact sur la santé des salariés qui les subissent ?


Le syndrome du survivant 
Si l’'accroissement des suicides en Europe ne peut être corrélé avec certitude à l’'aggravation de la situation économique, un rapport publié en 2009 par le groupe d’'experts européens HIRES s’'attache néanmoins à étudier les conséquences des plans de licenciement sur la santé des salariés. 
Les auteurs distinguent deux populations : les salariés qui perdent leur emploi, et ceux restés dans l’'entreprise, surnommés «rescapés» ou «survivants». 
Or, si l’'effet sur la santé de la perte d'’emploi fait l’'objet d'’une littérature abondante, peu d’'études ont été consacrées à ces «survivants». 
Le licenciement d’un collègue est souvent vécu comme un choc. Le survivant d'’un plan de licenciement peut éprouver des sentiments de culpabilité’, d’'incertitude face à l'’avenir, auxquels s'’ajoute la nécessité de s’'adapter à un nouvel environnement, voire à une intensification du travail.

La souffrance éthique
Le rapport pointe aussi la détresse des cadres chargés de mettre en place les changements. Souvent ignorés des restructurations, ils sont «pris entre deux feux, partagés entre deux types de responsabilités: appliquer les décisions de la direction et assurer le bien-être et la santé du personnel placé sous leur autorité».
Selon une étude publiée en 2006, les cadres chargés de transmettre les préavis de licenciement sont plus exposés à des problèmes de santé physique et aux insomnies que ceux qui n'’ont pas encore eu à licencier du personnel, ces troubles étant liés à «un épuisement affectif accentué». 
L'’expression «souffrance éthique» désigne en psychologie du travail le malaise que ressent un salarié amené à exécuter des tâches en contradiction avec ses valeurs, ce que le psychiatre Christophe Dejours qualifie de «sale boulot», une notion empruntée au sociologue américain Everett C. Hughes.
Cette souffrance touche des personnes qui doivent accomplir des tâches qu’'elles désapprouvent d'’un point de vue éthique, mais aussi celles qui, à cause d’'un manque de moyens, de temps, d’'informations, ne sont pas en mesure d’'accomplir un travail de qualité.

L’'apprentissage du dialogue
Quand les marges de manoeœuvre se resserrent, lorsque les organisations ont de moins en moins de moyens à consacrer à la prévention des risques psycho-sociaux, où trouver des solutions ? 
Face aux difficultés rencontrées au quotidien, Marie Pezé prône le dialogue au sein de l'’organisation : « Beaucoup de problèmes pourraient se régler si on demandait leur avis aux personnes qui travaillent sur le terrain, parce que c'’est dans les dix mètres autour de leur poste de travail que se trouvent la plupart des solutions concrètes, pragmatiques, efficaces pour trouver le compromis entre l’'envie de faire du beau travail et les injonctions de la macro-économie. Si on laissait des discussions, des délibérations sur le travail avoir lieu tous les jours, au-delà des combats idéologiques, on trouverait ces compromis».
Se pose également la question de la différence entre travail prescrit et travail réel, à savoir, la différence entre le travail théorique tel qu'’il est défini par les bureaux de méthode, et le travail qu'’effectue réellement le salarié.

Pour en savoir plus : 
Crise économique et souffrance au travail

May 12th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Comment se libérer des addictions


Dans les services d'addictologie, diverses méthodes de prise en charge ont été mises au point pour aider les sujets « addicts » à sortir de leur dépendance.

Michel Reynaud, psychiatre addictologue, nous présente le service d'addictologie dans lequel il exerce. 

Ce service hospitalier couvre jusqu'à 17000 consultations par an, toutes addictions confondues.
Les patients peuvent être orientés vers ce service par des médecins généralistes ou des structures de soins. Il existe des conventions avec les CSAPA (Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Les patients sont aussi de plus en plus nombreux à trouver le service d'addictologie via Internet.

Les patients qui entreprennent cette démarche de soins sont conscients de leur addiction. Ils ont admis qu'ils avaient un problème avec un produit ou un comportement. 
Les raisons d'une démarche de soins sont multiples, et dépendent le plus souvent du type d'addiction. 

L'entretien motivationnel réalisé à l'arrivée du patient consiste à « prendre le sujet où il en est ». C'est ce que l'on nomme le «cercle du changement». En fait, les sujets, dans leur désir de changement, peuvent en être à divers stades : celui où ils refusent de changer, celui où ils se disent qu'ils pourraient changer, celui où ils sont prêts à changer, et enfin celui où ils ont changé et où il faut tenter de prévenir la rechute. Dans l'entretien motivationnel, il s'agit par conséquent de répondre au patient en fonction de ce qu'il peut entendre. 

Dans la prise en charge de tout sujet «addict» intervient une dimension bio-psycho-sociale. La prise en charge thérapeutique est globale.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire l'entretien avec Michel Reynaud :Entretien avec Michel Reynaud

May 5th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologie en ligne - Addictions

L'hypersomnie


L'’hypersomnie primaire ou idiopathique fait partie des troubles du sommeil. C’est une pathologie rare, mal connue, et qui n’a pas de cause identifiée. Elle concernerait 1 personne sur 10 à 500 000. L’'hypersomnie se manifeste par un besoin excessif de sommeil, nettement plus marqué que pour la plupart des gens, ainsi que par une fatigue ou somnolence intense au cours de la journée. Cette pathologie occasionne un réel handicape au quotidien.À ne pas confondre avec la narcolepsie (endormissement brutal et incontrôlé).

Pour en savoir plus : l'hypersomnie

May 5th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Psychologie en ligne

Le célibat


Dans une société où l’idéologie du couple est très présente, le célibat, lorsqu’il persiste, qu’il soit subi ou choisi, interroge souvent l’entourage. 

Beaucoup de célibataires revendiquent leur statut et l’assument pleinement. Il offrirait la possibilité de se recentrer sur soi, de vivre une période d’introspection qui permet de faire un point sur son « moi », sur ses besoins et envies.

Prendre soin de soi et savoir savourer des instants de bonheur seul ne sont pas de l’égoïsme ! Il ne faut pas tout mélanger : beaucoup de célibataires sont très ouverts, entourés et disponibles.

Cependant, même par choix, le célibat peut générer un manque. L’envie d’être en couple peut se faire sentir, mais la routine de vie mise en place est trop ancrée pour qu’il soit aisé d’en sortir. Il devient difficile d’envisager de faire confiance à l’autre.
La source de culpabilité qui s’ensuit vient souvent de l’extérieur avec les proches qui font des remarques ou donnent des conseils.

Tout comme le désir de solitude, le choix d’être célibataire reste un mode de vie encore incompris. 

Pour en savoir plus : 
le célibat

March 11th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Articles interéssants