Les aidants - leurs réticences à se faire aider

(Source : Aider les proches)

Nous pouvons observer des phénomènes de réticences et de résistances.
En effet, bon nombre d'aidants ont des réticences, voire de véritables résistances à céder leur place auprès de « leur malade ».

Les problématiques de séparation
Prendre du répit c'est se séparer de la personne malade. En effet, avoir un proche atteint d'une maladie d'Alzheimer, c'est tout au long de son accompagnement être confronté successivement à des épreuves de séparation plus ou moins coûteuses. « La séparation se distingue à la fois du deuil et de l'absence. Le deuil marque la disparition irrémédiable de l'objet réel tandis que dans la séparation, ce dernier survit à l'éloignement » (Charazac, 1998, p. 68).
L'aidant principale se retrouve dans la complexité d'être confronté à la perte d'un proche qui continue physiquement à être présent. Présent mais absent dans sa capacité à être ce qu'il a toujours été vis-à-vis de son entourage familial.

Le sentiment de culpabilité
Des sentiments de culpabilité vont envahir fréquemment l'aidant pris dans ce double mouvement d'attachement et de détachement. 
Les racines de cette culpabilité peuvent aussi se trouver dans l'histoire interpersonnelle.
Mais, la culpabilité est aussi de se retrouver devant ce choix impensable de sa propre survie au détriment de celle du proche malade. 
Ainsi, l'aidant familial tout en revendiquant son état d'épuisement, va résister à la proposition d'un relais par une structure répit, comme si « acter » la séparation pouvait entraîner une décompensation irrémédiable pour la personne malade, qui serait l'équivalent d'un « je le ferais mourir ». Ainsi, se séparer amène trop de culpabilité.

Les points de résistance
C'est ainsi que l'aidant principal, malgré un état d'épuisement avéré, trouve toujours le moyen de rendre impossibles les propositions d'aide et de relais qui lui sont faites.

Les difficultés du conjoint, notamment, à se faire aider sont liées à des raisons diverses et complexes.
D'une part, il va être difficile de réinvestir pour soi-même quand progressivement son quotidien s'est organisé autour de l'aide et des soins à apporter à son proche. Le conjoint aidant est souvent pris dans une relation d'interdépendance qui peut entraîner autant de contraintes que de satisfactions. 
D'autre part, il y a l'angoisse de perte, perte à la fois de son statut de parent (conjoint ou enfant) mais aussi de son statut d'aidant.