La phobie scolaire - causes

(Source : La phobie scolaire)

Les « causes » sont souvent multiples.
Il va parfois être difficile de tracer la frontière entre les causes profondes et les facteurs  « amplificateurs » liés à l'école devenant le « théâtre » de l'expression de ce trouble.

L'anxiété adaptative liée à l'école est donc une manifestation normale face à une situation nouvelle.
Mais cette anxiété, (JP Boulenger) « devient pathologique lorsqu'elle est trop intense, inadaptée, hors de proportion avec ses causes et/ou entraîne un handicap du fait de ses conséquences ».
Dans la phobie scolaire, l'anxiété est effectivement devenue pathologique.
Il est alors devenu impossible à l'enfant d'aller à l'école.

La phobie scolaire toucherait entre 3 à 5% des enfants
Nous retrouvons des histoires de vie différentes, des causalités multifactorielles et des terrains psychiques plus sensibles.

Les contraintes scolaires
Les exigences que l'école impose peuvent déclencher et favoriser cette anxiété.

Comme l'indique P. Thouillot, pédopsychiatre, ces exigences scolaires nécessitent de la part de l'enfant d'avoir acquis certaines compétences et d'avoir dépassé certains caps.

L'enfant doit intégrer le rythme, supporter la discipline et accepter l'éventuel échec dans un système scolaire et sociétal où la performance et la réussite sont présentées comme à la fois condition sine qua non de la future réussite de la vie adulte future et l'échec comme l'exclusion.

Les contraintes cognitives :
Elles nécessitent d'avoir des compétences intellectuelles suffisantes sans que nous sachons plus très bien de quelles compétences nous parlons, ni de la pertinence de leurs mesures et indicateurs...

Les normes sociales et relationnelles :
Il est demandé à l'enfant de s'adapter à un environnement aux exigences parfois contradictoires, car il doit bien sûr pour s'épanouir se socialiser avec les autres enfants mais aussi accepter la compétition avec eux, gérer une relation avec l'enseignant qui reste une figure d'autorité et celles avec ses parents de retour à la maison.

De plus, nous parlons bien rapidement d'enfants « différents ».

Harcèlement « ordinaire »
Nous ne parlons pas ici de racket, de pratiques délinquantes ou de comportements pervers, d'harcèlement moral ou physique mais de l'étiquette qui attribuée à un élève par une simple phrase blessante et répétitive peut devenir stigmate et avec l'essor des réseaux sociaux, cette blessure suit l'enfant à l'extérieur du périmètre scolaire, jusqu'à l'intimité de sa chambre le soir.

La scolarisation contraint l'enfant et parfois l'habitue aux confrontations et rivalités. La cour de récréation, le foyer, le sport, la cantine sont des lieux d'échanges à la fois amicaux et conflictuels. Les moqueries sont fréquentes et impactent et d'autant plus sur un enfant vivant une période de souffrance.

L'école peut devenir alors un lieu de souffrance ; la phobie s'alimente d'une source réelle et s'enkyste.

Le phobique scolaire peut se victimiser « volontairement » et la phobie-refuge devient l'échappatoire.