Développement des fonctions cognitives chez l enfant

Faisons le point sur le développement cognitif du jeune enfant avec Josette Serres, docteure en psychologie du développement.

La conception du développement de l'intelligence de l'enfant développée par Jean Piaget était linéaire. Des stades bien précis conditionnaient chaque progrès. 
Les dernières découvertes en neurosciences remettent aujourd'hui en cause ce modèle. Le développement intellectuel ne serait pas linéaire. Dans toute évolution il y a des progrès mais aussi des stagnations et des régressions. Ainsi, pour pouvoir progresser, le bébé doit parfois faire marche arrière, perdre certaines notions au profit d'autres. 

La cognition indissociable du moteur
L'intelligence progresse chez l'enfant grâce aux activités motrices. La motricité globale lui permet de bien connaître les compétences de son corps et ainsi mieux comprendre l'environnement dans lequel il évolue. 
Le développement cognitif progresse grâce au moteur et, parallèlement, l'acquisition d'une fonction motrice, comme la marche par exemple, dépend aussi de la maturation du système nerveux central. Les deux fonctions sont interconnectées mais aussi dépendantes de la dimension affective. Le tout-petit développe son intelligence en exprimant ses émotions et en les comprenant. 

Des capacités précoces
Comparé aux autres mammifères, le bébé naît très prématuré. Son cerveau est encore immature, beaucoup moins câblé que celui des animaux ce qui fait que des milliers de connexions vont pouvoir se créer en dehors de l'utérus et ce, tout au long de l'enfance.
Dès la naissance, des zones sont prêtent à être utilisées et définies pour recevoir un certain type de stimulations. Le bébé reçoit des milliers d'informations et son cerveau les traite à une vitesse phénoménale. Le cerveau du bébé, c'est 2 millions de connexions par minute entre 0 et 2 ans.


L'enfant teste le monde pour le comprendre
Le cerveau du jeune enfant est capable de faire des statistiques pour acquérir des connaissances en un temps record. En fonction des événements qu'il rencontre, il va émettre des prédictions sur l'avenir. Son cerveau, en ayant été confronté à la même situation, la considère comme quelque chose de familier et susceptible de se produire à nouveau. 

La surprise favorise la plasticité cérébrale
Si le programme d'un enfant change, il va se retrouver alors face à une information nouvelle. Et cela va attirer son attention. Ainsi, son cerveau va recevoir un signal d'erreur et va être motivé pour trouver une solution. Les choses nouvelles favorisent donc les apprentissages. Le fait de tester, manipuler, se tromper, recommencer, etc... va permettre à l'enfant de progresser. 
Vers 4 ans, le cerveau commence à élaguer les réseaux de neurones qui ne lui sont pas utiles. Ce processus se nomme l'élagage synaptique. L'enfant perd des connexions pour ne garder que les plus importantes. C'est bien pour cela qu'il n'y a pas 2 cerveaux pareils !

Pour en savoir plus : (Source : Les fonctions cognitives chez l?enfant )
Psychologie en ligne - Enfant

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