X Y Z générations mytiques ou mythe des générations

Selon un article paru dans Les grands dossiers des Sciences Humaines n°47 et écrit par Martine Fournier, beaucoup de sociologues jugent les catégories de générations X,Y ou Z beaucoup trop caricaturales et réductrices pour rendre compte de la jeunesse.

A l'aube des année 2000 nous parlons de «génération Y» pour désigner les jeunes nés entre 1980 et 1990, biberonnée dans l'univers d'internet et des réseaux sociaux.
Avant eux, il y aurait eu la génération X - les quarantenaires actuels - appelé «bof génération - atteint de plein fouet par le chômage.
Et puis nous parlons de la génération Z, pour désigner les 15 - 20 ans d'aujourd'hui, appelés parfois millenials ou e-generation, clones de leurs grands frères Y, encore plus connectés et jamais sans leur smartphone.
Au sein des médias, chaque génération y est définie par un style de vie, des manières d'être, des codes et des repères spécifiques pour aborder le monde ...

La génération Y a pris forme à travers maintes descriptions, analyses et même autoprotraits.
C'est surtout dans le monde du travail que les Y font l'objet de vifs débats. Nombres de managers les trouvent : «irrévérentieux, rétifs à l'autorité et à la hiérarchie », etc... Et pire encore pour la générations Z. 
En 2010 pourtant, une vaste enquête sur le rapport au travail des jeunes générations en donnait un tableau beaucoup plus nuancé.

Nombre de sociologues s'élèvent contre ces portraits jugés caricaturaux et l'emploi trop globalisant du terme «génération», devenu un cliché. Pour la sociologue Cécile Van de Velde, spécialiste des jeunesses en Europe, les inégalités liées aux études, au milieu social, au genre, créent des groupes hétérogènes qu'il serait trop réducteur d'englober dans un modèle unique. L'appellation de générations Y n'est qu'un miroir déformant de la réalité : «On annonce une génération connectée au tout numérique ? Mais leurs aînés le sont tout autant (...) ».
Dans un essai récent, La Guerre des générations aura-t-elle lieu ?, le sociologue Serge Guérin et le philosophe Pierre-Henri Tavoillot affirment que la génération Y est «un mythe» créé par des publicitaires en mal de «nenouvellement de la machine à consommer». 
Il n'existe pas une jeunesse mais des manières plurielles de vivre sa jeunesse, avec des ruptures certes, mais aussi des continuités avec les générations précédentes. Et «l'on prend pour un phénomène conjoncturel ce qui est en réalité un mouvement profond et structurel de l'allongement de la période entre l'enfance et l'âge adulte».
X,Y,Z, ... toutes ces formulations ne seraient que des fabrications pour désigner tout simplement une jeunesse modelée par le contexte politique, social économique et culturel du moment.

Psychologue en ligne - Psychologie

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