Les interventions de soutien auprès des aidants

(Source : Aider les proches)
Les interventions de soutien ne peuvent se réduire à prévenir l'épuisement de l'aidant familial et à l'encourager à faire appel à de l'aide extérieure. Elles doivent également lui permettre de devenir plus compétent, de trouver des réponses aux problèmes qu'il rencontre et de donner du sens à son engagement en construisant une relation de complémentarité avec les aidants professionnels.

Les soignants professionnels et les aidants familiaux ont souvent des objectifs et des sources de connaissance différents qu'il faut concilier si l'on veut que des partenariats se développent. Les professionnels ont une compréhension globale et généralisée de la maladie et des besoins qui en découlent, tandis que les aidants ont une connaissance « locale », c'est-à-dire une vue unique d'un cas particulier s'inscrivant dans une histoire relationnelle qui n'a pas commencé avec le début de la maladie.

Il est indispensable de penser à accompagner le travail de séparation. Pour certains accompagnants il faudra penser également la place qui leur sera faite dans la structure de répit.

Ces structures de répit doivent se penser d'abord comme des lieux de prise en charge de la personne malade, des lieux de soins qui avant de soulager l'aidant principal doivent prouver leur efficacité thérapeutique auprès de la personne malade. A ce moment-là, la décision de passer le relais à une structure de soin va se mesurer sur les besoins de la personne à aider et pas uniquement sur le degré d'épuisement de son proche aidant.

Il est important d'avoir une représentation souple du proche aidant qui ne doit pas être vu uniquement comme une pauvre victime au bord de l'épuisement, portant un fardeau trop lourd dont le professionnel pourrait le décharger.
Il s'agit plutôt de prendre en compte la dynamique complexe de l'aide familiale et de ne pas considérer l'aidant principal uniquement comme une source de problème et de résistance à l'intervention des professionnels.
L'aidant doit plutôt apparaître comme un partenaire central à qui il est nécessaire de reconnaître de l'expertise et de la compétence tout autant que des difficultés à gérer certaines situations. On ne pourra comprendre le travail des aidants sans considérer aussi les satisfactions qu'il engendre et les bénéfices qu'il procure.

De même, il est important de resituer la dyade aidant-aidé à l'intérieur de son groupe familial en aidant à la mise en place d'une dynamique interne qui permettra d'éviter l'isolement et la stigmatisation.