Trouver le bon rythme au travail


Selon un article intitulé Travail, trouver son rythme et l'imposer, paru en novembre 2015 dans le magazine Sciences Humaines n°275 et écrit par Jean-François Dortier, nous allons voir comment trouver le bon tempo au travail.

Des experts chronobiologistes, sociologues, psychologues, consultants en appellent à un nouvel art du temps fondé sur la bonne gestion de ses rythmes de travail.

Il faudrait « ordonner le temps » pour retrouver ses marques, trouver son rythme, le respecter et le faire respecter.


Voici quelques règles simples :

- Séquencer ses activités
Il s'agit de découper son temps en séances courtes. 
Cela suppose de sanctuariser un lieu calme et de s'y isoler afin de pouvoir s'adonner à une activité qui exige de la concentration de l'attention. Mais il faut aussi apprendre à fermer sa porte, mettre son téléphone en mode silencieux et ne pas consulter ses mails trop souvent.

- Se fixer des objectifs précis et mesurables 
Il s'agit se fixer des objectifs limités pour un temps donné
Mais bien des projets sur lesquels nous travaillons sont fait de tâches longues et complexes d'où  nous mesurons mal l'investissement. 
La loi d'Hofstadter affirme que « c'est toujours plus long que prévu ». Ainsi, il est nécessaire de découper les grands projets en petites tâches  précises et limitées et d'appliquer à chaque séquence de travail un objectif mesurable.

- Respecter une alternance travail-repos 
Combien de temps doivent durer les séances de travail ? 
Selon une étude réalisée récemment en Lettonie, la règle d'or du ratio travail/repos serait de 52 minutes de travail pour 17 minutes de pause. Ceci est une moyenne obtenue auprès d'un échantillon de salariés. La loi des 52/17 n'est que l'une des nombreuses versions des démarches de planification d'activités fondées sur l'usage des minuteurs.
Cependant, ce type de rythme s'accorde mal tant à l'organisation du travail actuelle qu'aux penchants de l'esprit humain à la distraction. 
Plutôt que de vouloir à tout prix s'imposer une règle trop exigeante, il est plus judicieux d'apprendre à « apprivoiser son attention », c'est à dire la ramener vers son objectif initial quand elle a été distraite

- Faire respecter ses rythmes de travail
Cet effort d'autodiscipline ne suffit pas. La maîtrise du temps et le respect des rythmes de travail dépendent de normes et règles collectives. Cependant, très peu d'entreprises en d'administrations ont fixé des normes et codes de bonnes conduites en la matière. A l'heure où la qualité de vie au travail est mise en avant comme un impératif managériale, voilà pourquoi un beau chantier à mettre en place...
April 28th, 2016 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Rythmes biologiques et horaires de travail


Selon un article intitulé Travail, trouver son rythme et l'imposer, paru en novembre 2015 dans le magazine Sciences Humaines n°275 et écrit par Jean-François Dortier, trouver le bon tempo au travail permet de gagner en efficacité et de préserver sa santé.

Les rythmes biologiques et les horaires de travail sont loin d'être synchronisés.

Par exemple, selon le docteur Paul Keller, spécialiste du sommeil à l'université d' Oxford, les horaires de travail trop matinaux perturbent l'horloge biologique. En effet, nombres de travaux en chronobiologie confirment que le non-respect des bons rythmes de sommeil et d'activités est source de fatigue chronique, de stress, de nombreuses maladies organiques (cardio-vasculaires notamment).
Les rythmes du travail mériteraient donc d'être pris au sérieux, que ce soit pour la santé et le bien-être du personnel ou pour son efficacité et la bonne marche des organisations.

Le cycle sommeil-veille est-il lié à des stimuli extérieurs ( lumière du jour,etc... ) ou correspondait-il à une horloge interne ?
Une expérience menée par Michel Siffre a permis de prouver l'existence d'une horloge interne. 
Cependant, si le cycle circadien de 24 heures est universel, cela ne signifie pas pour autant que les humains sont synchronisé entre eux. En effet, ceux qui sont trop décalés par rapport aux rythmes sociaux sont dits en « avance de phase » (les lève-tôt) ou en « retard de phase » (les couche-tard). 
A ces rythmes chronobiologiques s'ajoutent les cycles propres à nos activités physiques, intellectuelles ou relationnelles.

Le respect des bons temps de travail et de repos semblent difficile à respecter. 
En effet, nos vies sont soumises à un flot incessant d'activités, qui s'enchaînent et se bousculent à un rythme effréné. Nous travaillons de plus en plus en mode multitâches, dans l'urgence et selon des horaires très instables où se mêlent vie professionnelle et personnelle, temps de repos et temps de travail. L'accélération, dont le sociologue Harmut Rosa a fait une des caractéristiques de notre époque, affecte toutes les sphères d'activités.
Face à la multiplicité des tâches, la tendance naturelle du travailleur est courir dans tous les sens, vouloir tout faire à la fois. Ce qui va entraîner un enchevêtrement des temps, une absence de distinction nette entre vie professionnelle et vie personnelle, temps de travail et temps de repos. Et ainsi, une dispersion d'énergie avec, comme conséquence, de longs moments d'agitations suivis de phases d'effondrement ou de farniente.




April 28th, 2016 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail