Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, la réalité du désir et du refus d’enfant est moins simple qu’il n’y paraît.
Premièrement, les corps et les esprits humains ne fonctionnent pas comme des machines : le fait d’arrêter une contraception ne veut pas dire que « ça » va forcément marcher.
Deuxièmement, un désir d’enfant passe par deux personnes, une future mère et un futur père. Ce qui veut dire que le désir passe aussi par deux histoires familiales.
Dernièrement, personne ne peut dire à l’avance qu’un enfant doive obligatoirement être désiré pour bien « partir dans la vie ».
Les psychanalyses savent que c’est dans l’après-coup que l’on a connaissance de son propre désir. Cela veut dire qu’on est jamais sure à l’avance, dans ce domaine complexe, de savoir exactement ce que l’on veut
Le terme même de « désir d’enfant » est lié à l’invention de la contraception et il est relativement récent.
Dans les générations précédentes, avoir un enfant était en général un devoir : devoir de donner des petits-enfants à ses parents, devoir de perpétuer la lignée familiale, etc… Il s’agissait aussi du devoir vis-à-vis de l’espère, c'est-à-dire du genre humain en s’acquittant de la dette qu’on a contractée en venant au monde.
Un enfant vient en grande partie d’un désir inconscient de ses parents. Ce qui est désiré ce n’est pas simplement un enfant mais un enfant imaginaire, parfois difficilement comblé par l’enfant réel.
Enfin, on a le droit de ne pas vouloir d’enfant.
Nombreux sont les individus équilibrés et mûrs ayant construit leur vie sans enfant. La seule question est de se donner le droit de choisir librement et sans pression.
Le désir et non désir d’enfant est compliqué et contradictoire chez les humains. Il ne faut pas hésiter à le « désembrouiller » en demandant une ou deux consultations à un professionnel.


July 25, 2014
Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Famille