La temperance

Je voudrais vous partager un article que je trouve très intéressant sur l'importance du contrôle de soi (la tempérance) pour notre équilibre.

Prenons l'exemple d'un enfant âgé de quatre ans laissé seul face à un délicieux caramel. Nous lui en promettons un second s'il résiste à la tentation de le manger immédiatement.
Voici le point de départ d'un étude longitudinale effectuée par des chercheurs de l'Université de Stanford.

Ils ont ensuite comparé, quatorze ans plus tard, la vie des enfants qui avaient résisté à la tentation du caramel à celle des enfants qui n'y étaient pas parvenus. Ils ont alors découvert que ces derniers étaient beaucoup plus vulnérables au stress, se mettaient plus facilement en colère, manquaient de persévérance, avait des difficultés plus grandes à se concentrer. Ils avaient de moins bonnes compétences intellectuelles et émotionnelles, étaient beaucoup plus impulsifs et avaient même tendance à se bagarrer.

Que pouvons nous apprendre de cette expérience ?

Cette dernière nous montre les effets à long terme de l'apprentissage du contrôle de soi (la tempérance) dès le plus jeune âge. 

La tempérance évoque la retenue, la maîtrise de soi volontaires, la modération, le calme, la prudence, la résistance aux pulsions et impulsions excessives, la gestion efficace des émotions, sans les réprimer outre mesure, la sobriété, la patience, la pudeur, l'humilité, la modestie, le focus (concentration, réflexion), le self control, la recherche de paix, le pardon, et même, dans une certaine mesure, la sublimation
Cette force d'âme agit comme un gouvernail intérieur qui permet de traverser la vie avec plaisir, passion et accomplissement, tout en se protégeant des excès et des débordements nuisibles, autant pour soi que pour les autres.

Mais toutes ces qualités et ces forces associées à la tempérance semblent faire défaut à un nombre croissant de personnes. 

Anne Dufourmantelle est philosophe et psychanalyste. Dans son article intitulé La fin du sublime, elle montre en quoi le sublime, la sublimation, a perdu sa place au profit du passage à l'acte, ici, maintenant, tout de suite, immédiatement. 
Elle brosse un portrait peu réjouissant de notre monde, trop pressé et malade, qui refuse toute frustration et veut tout, tout de suite, rapidement, sans effort et sans entraves. Tout doit aller vite, très vite et les obstacles à la satisfaction immédiate des désirs, des besoins et des caprices ne sont plus tolérés, dans toutes les sphères de la vie.
Face à un «caramel», il n'est donc plus question de se contenir ! On en vient même à transformer en norme, en force et parfois même en vertu ce qui, autrefois, était un «vice», un péché, un défaut. Quelques exemples ? La gourmandise, la puissance, l'ambition, la compétition, la conquête, les signes extérieurs de richesse, le luxe, la luxure et le repli sur son propre bien-être.

Interviewé par Le Figaro magazine, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik préfère, tout comme les spécialistes des neurosciences, le terme neuro-empathie à celui de tempérance ou maîtrise de soi. Pour lui, l'intempérance ou l'arrêt de l'empathie est une perversion.

La tempérance, l'art du juste milieu, peut s'apprendre à tout âge par un travail quotidien soutenu et répété, jusqu'à ce qu'elle devienne une habitude bien ancrée, au point où il n'est plus nécessaire de fournir des efforts, parfois surhumains, pour résister aux tentations excessives. La vie devient alors plus calme, plus harmonieuse et plus sereine. La santé meilleure aussi.

Sources : La tempérance 

Psychologue en ligne - Psychologie en ligne

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