(Source : Aider les proches)
Nolan, un chercheur et praticien britannique, a entrepris des travaux sur la question de la compétence des aidants.
Dans le champ spécifique du soin aux personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée, il affirme qu'il est nécessaire de dépasser le « modèle de l'aide centrée sur la personne » qui est implicitement individualiste afin d'aller vers un modèle « d'aide centrée sur la relation entre l'aidant et le malade » (Nolan et al., 2001) qui reconnaît pleinement et tient compte des interactions dynamiques entre toutes les parties impliquées dans l'aide à autrui.
Ainsi, il propose le concept de « l'aidant-expert » qui a besoin qu'on le reconnaisse dans son rôle et que l'on doit aider à obtenir des compétences, un savoir faire et des ressources nécessaires pour prodiguer des soins de bonne qualité, sans danger pour sa propre santé.
Cet « aidant-expert » est ainsi capable d'évaluer ses besoins et de rendre compte par lui-même de la complexité de la situation d'aide dans laquelle il est engagé.
Nolan a développé trois échelles d'évaluation des besoins des aidants familiaux (CADI, CASI et CAMI) portant sur l'évaluation des difficultés, l'évaluation des satisfactions et l'évaluation de la gestion de la situation par les aidants.
Ces outils permettent de faire la différence entre les aidants « débutants » et les aidants « expérimentés » et de repérer pour certains le besoin de renoncer à endosser ce rôle d'aidant.
Le schéma des « aidants en tant qu'experts » tient compte que les demandes de soins varient avec le temps et les services doivent pouvoir y répondre de façon modulée et évolutive.
En effet, « il n'est pas possible de penser un modèle d'interventions qui proposerait la même chose pour tout le monde... ce qui nous amène à penser que les interventions supposées apporter de l'aide aux aidants doivent être très variées, évolutives dans le temps et doivent répondre à la nature dynamique de l'acte de soigner ».
De la même manière, si nous voulons que le soutien réussisse, il faut qu'il reflète la « constellation unique » des problèmes rencontrés à l'intérieur d'une famille donnée et la configuration particulière des conditions existant à un moment donné (Aneshensel et al., 1995).