L'épuisement de l'aidant

(Source : Aider les proches)

La notion de crise familiale 
En 1998, Charazac indroduit les notions de traumatisme et de crises de séparation dans la clinique du patient âgé et de sa famille. L'expérience de la démence a un effet traumatique sur les assises narcissiques du groupe familial.
La crise familiale peut être comprise comme l'échec des mécanismes de défense anti-traumatiques mis en oeuvre par le groupe, le plus facilement repérable d'entre eux étant le déni de la maladie ou de ses conséquences. 

En 2007, Darnaud fait aussi appelle à la théorie des crises à l'intérieur de la famille. Cette théorie permet de montrer comment une situation d'aide à un parent malade peut évoluer entre souffrances et compétences, entre constructions des réponses et hésitations. Souvent le doute et la culpabilité s'installent et constituent le lit de la souffrance et des fragilités familiales. La désignation d'un aidant familial ou son effondrement sont aussi des événements qui entraînent une redistribution des rôles au sein de la famille en affectant l'ensemble de ses membres et cela parfois sur plusieurs générations.

La notion d'aidant désigné
Même quand la fratrie est nombreuse, il semble qu'il y ait toujours un enfant désigné par le groupe familial comme l'aidant principal. Nous pouvons penser que cette désignation ne se fait pas au hasard et que les caractéristiques personnelles de l'enfant désigné ne lui laissent pas toujours le choix de refuser. Parfois, il se désigne lui-même, occupant ainsi une place, sans doute privilégiée auprès du parent malade, mais une place ensuite difficile à quitter.

La théorie du stress-coping
La théorie du stress-coping est une théorie fonctionnelle qui définit une situation stressante comme une situation qu'une personne juge significativement marquante pour son bien-être et susceptible d'user ses ressources. Le coping y est défini comme l'ensemble des pensées et des comportements qu'une personne emploie pour gérer et transformer le problème qui est source de détresse.


Pour conclure, nous pouvons dire que l'aide à un proche en situation de dépendance est un stress majeur contre lequel l'aidant doit lutter et auquel il doit s'adapter.
Puisque l'aide est conceptualisable comme un « travail », on applique par extension aux aidants informels le même diagnostic que pour le stress des professionnels : risque d'épuisement (burn out) et de rupture. 
La mise en relation des modes de coping et des « conduites à risque » a confirmé que les réactions de fuite et de déni font obstacle à l'accès aux soins médicaux. 
Au contraire, le coping marqué par la recherche de soutien social entraîne une diminution des prises de risque.