L'espace de travail - Le cas de l'open space

Source : L'espace de travail  

L'open space, apparu dans les années 1960, est le résultat d'une déstructuration progressive de la conception traditionnelle de l'espace de bureau.
Selon Gustave-Nicolas Fischer, tout ce qui représente une barrière physique à la communication comme les portes et les cloisons est éliminé, car il s'agit de créer un espace transparent et fluide où rien n'entrave la bonne circulation des informations.

Mais l'open space atteint-il cet objectif d'une meilleure circulation de l'information ?

Élisabeth Pelegrin-Genel, architecte et psychologue du travail, consultante sur les problématiques d'espace, de travail et d'organisation, pointe un paradoxe : « Avec l'absence de cloisonnement, le bureau paysager est censé favoriser la communication, à condition de travailler en silence car toute conversation représente une nuisance pour les autres ».

Au-delà des motifs d'insatisfaction souvent exprimés par les salariés, comme le bruit ou le manque de place, nous pouvons nous poser la question de la transparence et de l'absence d'intimité, dans une configuration où l'on est exposé en permanence au regard des autres. 

Gustave-Nicolas Fischer observe qu'un comportement de façade va apparaître. Sourires apprêtés et retenue générale sont les symptômes d'une tension intérieure, directement liée à l'impossibilité d'aménager un espace de retrait. 
Le bureau devient une scène de théâtre ou tout le monde joue un rôle et où tout le monde se surveille. « En espace ouvert, on passe naturellement du contrôle à l'autocontrôle croisé. Les autres regardent, scrutent, enregistrent, se surveillent mutuellement sans même en avoir conscience », note Élisabeth Pelegrin-Genel. 
En réponse à ce problème, les entreprises ont commencé à aménager à côté des open spaces des pièces en accès libre permettant aux employés de s'isoler du collectif pour effectuer certaines tâches.