L'espace de travail - jeux de pouvoir

Source : L'espace de travail  

Gustave-Nicolas Fischer a noté la dimension symbolique des espaces de travail. Il observe que les attributions spatiales permettent de dégager une carte des pouvoirs dans l'entreprise comme la surface plus ou moins grande attribuée à un employé, le fait que son bureau soit privé ou partagé, à proximité ou non des « centres de pouvoir », etc.... 

Gustave-Nicolas Fischer s'intéresse également aux espaces de transition comme les vestiaires : ces « aires intermédiaires » sont comme des lieux de passage rituel où s'opère la métamorphose d'une identité vers une autre. Cet espace remplirait aussi une fonction cathartique.

Ainsi, l'espace n'est pas qu'un pur élément géométrique. Les lieux disent toujours quelque chose, l'espace est façonné par des marquages socio-émotionnels et des valeurs symboliques.

Eric Sundstrom, professeur de psychologie à l'université du Tennessee, s'est intéressé au rôle que peut jouer l'aménagement spatial dans les relations interpersonnelles. 
Il passe en revue plusieurs facteurs qui peuvent influer sur un échange entre deux personnes dans un bureau, comme la distance qui les sépare, la présence ou l'absence d'une table entre eux, ou encore l'orientation des sièges. 
Ainsi, une personne aura plus de chances de dominer un échange si cette discussion a lieu dans son propre bureau plutôt que dans celui de son interlocuteur. Nous parlons du phénomène de « dominance territoriale ».
Il a aussi analysé les interactions lors des réunions. Lors d'une discussion en groupe autour d'une table, nous aurions tendance à communiquer davantage avec les personnes situées en face de nous plutôt que juste à côté de nous. 
Autour d'une table circulaire, tous les participants sont à égalité en terme de possibilité de contact visuel, mais ce n'est pas le cas lorsque la table est rectangulaire.